Quand commencer à investir ?

Quelle est la première réponse à cette question ? Vous l’aurez surement deviné : «le plus tôt possible». Cette réponse presque incantatoire est aussi connue que les publicités de notre enfance. Pour autant, une fois les lieux communs évacués, la question reste entière. 

Si la volonté d’investir afin de commencer à se constituer un patrimoine ne manque pas, le passage à l’action reste complexe pour beaucoup d’entre nous. En cause, notre tendance à oublier les fondamentaux : la préparation. 

Vous vous demandez s’il est temps pour vous de vous lancer ? Faisons la check-list ensemble !

Trop tôt ? Trop tard ?

L'épargne de précaution

Définition

L’épargne de précaution n’est rien d’autre que le fonds de roulement de votre patrimoine personnel. Son rôle est d’être immédiatement mobilisable afin de parer à toute éventualité (changement de voiture, perte temporaire de revenu etc).

Cette trésorerie disponible à court terme est généralement la somme de votre livret bancaire (hors PEL) et de votre compte courant dont la rentabilité peut aller de peanuts 0% pour votre compte courant à 2% pour les meilleurs livrets jeunes. 

Pourquoi aborder la notion d’épargne de précaution ? Parce que sans elle, point d’investissement envisageable. En effet, la constitution d’un matelas de trésorerie raisonnable est la première étape de la préparation à la constitution d’un patrimoine. 

Il serait déraisonnable de vouloir acheter un bien immobilier ou de placer votre argent alors que vous ne pouvez faire face à une dépense imprévue qui viendrait pour le coup saborder votre stratégie d’investissement. 

La constitution d’un patrimoine est un objectif de long terme. Vous devez donc vous assurer de pouvoir vous passer des sommes engagées dans ce projet et de pouvoir amortir toute dépense impromptue. 

Quel montant y consacrer ?

Il existe plusieurs écoles pour fixer le montant de cette épargne de précaution et plusieurs critères sont à prendre en compte : 

  • L’épargne de précaution relève tant de la sécurité matérielle que de votre tranquillité d’esprit
  • Une épargne de précaution trop élevée impactera négativement la rentabilité globale de votre patrimoine
  • Une épargne de précaution insuffisante vous exposera à des problèmes de trésorerie à court terme
  • Cette épargne est généralement estimée en mois de salaire ce qui peut créer une distorsion selon le niveau de votre revenu 

Selon les conseils, cette épargne peut aller de 3 mois de rémunération à plus de 6 mois

Aucune réponse n’est meilleure qu’une autre, c’est en définitive votre tranquillité d’esprit qui est importante pour aborder de manière sereine vos projets.

Connaître votre capacité d'épargne et d'emprunt

La capacité d'épargne

Maintenant que votre situation financière est suffisamment solide, vous devez déterminer votre capacité à mobiliser une fraction de vos revenus dans le but de vous constituer un patrimoine sur le long terme. C’est ce que l’on appelle la capacité d’épargne

Afin de connaître votre capacité d’épargne, je vous conseille d’utiliser un tableau Excel dans lequel vous reporterez vos revenus ainsi que toutes vos charges (loyer, factures, impôts, taxes, dépenses de la vie courante). Pour obtenir une capacité d’épargne mensuelle, n’oubliez pas de mensualiser des dépenses cycliques comme les vacances ou les taxes habitation et foncières. 

La somme restante après retranchement de toutes vos charges constitue votre capacité d’épargne mensuelle qui sera utilisée pour vos investissements. Dans le cadre de placements financiers, cette somme pourra être utilisée dans sa totalité ou selon la proportion choisie. 

Si vous optez plutôt pour un investissement immobilier, vous devrez aussi déterminer votre capacité d’endettement.

 

La capacité d'emprunt

Dans la cadre d’un achat immobilier, elle est calculée par votre banquier afin d’estimer votre capacité maximum d’emprunt en fonction de votre capacité de remboursement. Plusieurs critères doivent être pris en compte afin de la calculer :

  • Votre capacité d’endettement limitée en règle générale à 33% de vos revenus 
  • Votre reste à vivre dont le calcul est propre à chaque établissement et qui désigne le revenu restant après paiement des charges fixes (loyers, énergie, crédits, impôts)
  • Votre apport venant mécaniquement diminuer le montant emprunté et servant surtout à négocier de meilleurs conditions d’emprunt
  • La durée d’emprunt puisque le montant des mensualités dépend de la durée de remboursement
  • Votre âge, les banques refusant en principe de prêter au-delà de 75 ans et prenant en compte la probabilité que vos revenus progressent dans le temps

La gestion de vos comptes bancaires sera un bon indicateur de votre sérieux et de vos capacités à honorer le remboursement d’un emprunt bancaire. A revenu égal, une personne n’étant jamais à découvert et ayant de l’épargne de précaution sera logiquement jugée plus crédible. 

Gardez à l’esprit que la règle des 33% d’endettement n’est pas gravée dans le marbre. L’exemple le plus frappant est la notion de saut de charge. Votre banquier prendra en compte la différence entre le montant de votre mensualité d’emprunt et le loyer que vous aviez à votre charge jusqu’ici. Si par exemple votre capacité d’emprunt vous limite en principe à 450 € par mois alors que votre loyer est de 550 €, il sera plus enclin à ce que vous dépassiez les 33% d’endettement. 

Par ailleurs, la capacité d’endettement et le reste à vivre sont étroitement liés. En effet, un reste à vivre jugé insuffisant entraînera un refus de votre dossier d’emprunt malgré que votre endettement soit inférieur à 33%. A l’inverse, un reste à vivre élevé vous donnera la possibilité de dépasser ce plafond de 33% d’endettement.

Il existe de nombreux simulateurs en ligne vous permettant d’estimer votre capacité d’emprunt. Gardez cependant à l’esprit que ce calcul varie d’un établissement bancaire à l’autre, il sera donc nécessaire de contacter votre banquier ou un courtier en crédit afin de connaître précisément votre capacité d’emprunt. 

Déterminez vos objectifs

Toujours sur le long terme…

Vous voilà prêts à débuter la constitution de votre patrimoine, vous disposez d’une épargne de précaution et vous savez précisément quelle somme peut être mobilisée à cet effet tous les mois. Une question vous vient alors peut être tout de suite à l’esprit : 

Quelle stratégie pour me créer un patrimoine ? 

À cette question, il existe une multitude de réponses qui dépendent autant de vos moyens financiers que de votre appétence au risque et aux différentes classes d’actifs ou encore de vos compétences. 

Rappelez vous bien que les méthodes miracles n’existent pas, je vous enjoins donc à rester loin des promesses stériles d’indépendance financière à court terme ou d’investissement immobilier se finançant seul. 

Je vous invite même à oublier cette question car elle est à rebours de la logique que vous devez garder. La vraie question à vous poser est la suivante :

 

Quels sont mes objectifs ?

Pourquoi ? Tout simplement parce que le choix d’une stratégie va découler de vos objectifs. Sans objectif clair, vous risquez de regretter vos décisions d’ici quelques années quand ces objectifs se feront concrets.

Vous souhaitez acheter votre résidence principale ? Disposer de revenus complémentaires à terme ? Ou bien vous souhaitez tout simplement mettre en place une stratégie diversifiée vous permettant de constituer un patrimoine solide ? 

Si votre projet est déterminé, que vous disposez d’une épargne de précaution et que vous connaissez votre capacité d’épargne, alors vous avez répondu de vous même à la question posée par cet article et il est temps de concrétiser ! 

Se pose maintenant la question de comment investir en fonction de ses objectifs ? Des articles sur cette thématique viendront prochainement mais rien ne vaut une analyse personnalisée, je reste donc à votre disposition ;-).

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