Comment faire son allocation d'actifs soi-même ?

Fortunéo, Linxea, Binck… Depuis quelques années, les assurances-vie en ligne fleurissent sur internet. Leurs avantages sont nombreux : Frais de gestion réduits, droits d’entrée inexistants, large panel de produits éligibles et rachats traités rapidement. Un inconvénient vis à vis d’une assurance-vie classique cependant, c’est à vous de gérer vos placements et donc de déterminer votre allocation d’actifs.

Si vous pouvez ressentir une certaine appréhension à l’idée de choisir vous-même vos produits, dites-vous bien qu’un conseiller bancaire n’en mène souvent pas plus large que vous. Son avantage étant qu’il dispose d’un éventail de possibilités beaucoup plus restreint et standardisé par son établissement. 

Et puisque les avantages l’emportent haut la main, voici quelques conseils & bon réflexes à adopter d’urgence pour gérer vous-même le placement préféré des Français (Non, le livret A n’est pas un placement).

Compliqué de gérer un contrat d’assurance-vie ? Pas tellement en réalité.

Prérequis à l'ouverture d'une assurance-vie

Avant toute considération liée à la stratégie ou aux bons réflexes, voyons déjà si l’assurance-vie peut répondre à vos attentes et si vous êtes vous-mêmes en phase avec cette enveloppe. De plus, la stratégie proposée dans cet article ne conviendra pas à tout un chacun.

Un outil de capitalisation à long terme

L’assurance-vie est une enveloppe à considérer sur le long terme. En effet, le but premier de cette enveloppe est de produire un rendement régulier années après années afin de produire un effet boule de neige. Cette accumulation d’intérêts qui vont eux même produire des intérêts est ce qu’on appelle la capitalisation.

Il n’est donc pas question d’investissement spéculatif dans cet article ou de recherche d’un rendement très important (qui supposerait une forte volatilité) mais plutôt d’un placement de bon père de famille ayant pour but de produire des résultats spectaculaires sur le long terme. 

Il n’existe finalement qu’un prérequis matériel à l’ouverture d’un contrat d’assurance-vie. Il vous faut posséder une épargne de précaution suffisante. Ainsi vous ne serez pas tentés d’aller piocher dans votre contrat dont le but est de capitaliser sur le long terme. 

Récapitulons : 

  • Placement sur le long terme
  • Recherche d’un rendement régulier
  • Avoir une épargne de précaution suffisante 
Concernant l’épargne de précaution, je vous invite à consulter l’article suivant : Quand commencer à investir ?. Cet article reprend les fondamentaux à maîtriser avant de se lancer dans l’investissement.

Quelle stratégie pour votre assurance-vie ?

Au moment d’ouvrir votre contrat, de nombreuses questions se posent. Résumons ces questions à trois principaux points :

  • Quelle allocation d’actifs ? (Les différents produits sur lesquels vous investirez au sein du contrat)
  • Quel timing de versement ? 
  • Quelle fréquence d’arbitrage ? (Modifier votre allocation d’actifs)
Oubliez les questions du type : comment optimiser au maximum son allocation ou comment profiter au maximum des variations sur les marchés financiers. Vous n’êtes pas un trader et le fonctionnement de l’assurance-vie ne se prête pas aux changements d’allocation incessants.

Choisir une allocation d'actifs

Lorsque vous versez de l’argent sur votre contrat d’assurance-vie, vous devez choisir comment seront investies ces sommes. Schématiquement, voici les différents produits éligibles  :

Qu’est-ce qu’un Fonds commun de placement ? la réponse ici : La performance de votre assurance-vie

Il y a de quoi se perdre n’est-ce pas ? Et pourtant, nul besoin d’avoir une allocation d’actifs compliquée pour obtenir des résultats satisfaisants sur le long terme.

Alors comment organiser votre allocation d’actif de manière à simplifier la gestion de votre contrat ? D’une manière générale, votre allocation doit être diversifiée afin de lisser le risque de vos investissements. Vous vous en doutez, tous les secteurs de l’économie ne performent pas en même temps.

Votre allocation d’actifs doit aussi correspondre à votre appétence au risque. Celle-ci dépend de plusieurs critères :

  • Votre âge & votre goût du risque
  • La surface de votre patrimoine
  • Vos objectifs

Exemple d'allocation d'actifs

Naturellement, je pars ici du principe que vous n’avez pas besoin de cet argent et que vous souhaitez l’investir sur le long terme. En ce qui concerne votre âge, c’est tout simplement un corollaire de votre horizon d’investissement. Celui-ci sera mécaniquement plus long à 25 ans qu’à 55 ans.
 

Un exemple d’allocation d’actifs diversifiée & relativement prudente :

  • 60 % investi en Fonds en Euros
  • 20% investi en Actions (10 % ETF / 10% Fonds commun de placement ou FCP)
  • 20% investi en Immobilier (SCI /SCPI)
Notez que la diversification est limitée par le montant sur votre assurance-vie. Un contrat à 500 000 € fera l’objet d’une diversification beaucoup plus fine qu’un contrat à 5 000 €.
 

Je vous conseille donc de privilégier les fonds investis en actions sur l’immobilier. Au sein même des fonds actions, privilégiez en premier lieu ceux investis sur les grandes & moyennes capitalisations européennes. Cela constituera une diversification suffisante pour un petit contrat.

Evidemment, le Fonds en Euros n’est pas une option, il constitue encore aujourd’hui le socle de votre contrat d’assurance-vie.

Quand investir sur votre contrat d'assurance-vie ?

L’allocation d’actifs précédente est un exemple de répartition classique vers laquelle tendre afin d’obtenir un rendement potentiel satisfaisant sur le long terme. Mais l’efficacité de cette allocation comme de n’importe quelle autre dépend d’un autre critère : le timing d’investissement.

En effet, pensez-vous avoir le même potentiel de performance en investissant aujourd’hui alors que le CAC40 culmine à plus de 5 800 points ou en ayant investi en Janvier 2019 quand le CAC40 était lourdement retombé sous les 4 700 points

La réponse est évidente et si je devais faire quelque chose aujourd’hui sur mon propre contrat, ça serait sécuriser mes plus-values, surement pas réinvestir.

Alors quand investir ? Selon l’adage : il faut acheter au son du canon et revendre au son du clairon. Comprenez qu’il vaut mieux acheter dans les périodes de doute et de prix bas. A long terme, la stratégie est souvent gagnante et pourtant nous faisons généralement l’inverse.

Arbitrages, quelle utilité ?

Votre allocation d’actifs n’est pas gravée dans le marbre et heureusement. Vous avez la possibilité de modifier la répartition de vos investissements en sécurisant vos plus-values, de prendre plus de risque en sortant du Fonds en Euro vers des fonds en actions mais aussi tout simplement de changer vos FCP pour des plus performants. 

Si ces arbitrages n’ont pas vocation à intervenir fréquemment, ce sont eux qui vous permettront de réorienter vos investissements selon vos objectifs et selon la conjoncture économique. 

Exemple

J’ai investi 5 000 € au 1er Janvier 2019 sur le Fonds Oddo BHF Avenir Europe dont la performance actuelle est de +21%. J’ai donc 6 050 € d’investi sur ce FCP à l’heure actuelle (logique de capitalisation : les intérêts produits sont réinvestis).

Je pense que les marchés financiers ne monteront pas beaucoup plus haut et qu’une baisse prochaine est plus probable qu’une hausse continue. Je vais donc arbitrer ma plus-value de 1 050 € vers le Fonds en Euros afin de la sécuriser.

Nous sommes en Mars 2021, ma conviction s’est réalisée et les marchés ont perdu 8%. Je pense qu’il est maintenant temps de réinvestir sur Oddo BHF Avenir Europe à un meilleur prix. J’arbitre donc ces 1 050 € du Fonds en Euros vers le fonds Oddo BHF. 

Notez que cette stratégie d’arbitrage fonctionne aussi pour une prise de risque graduelle. Imaginons que j’ouvre mon contrat en ce moment alors que les marchés sont hauts, je vais investir mon capital majoritairement sur le Fonds en Euros pour ensuite investir sur des fonds en actions par arbitrage à chaque baisse des marchés.

Pour conclure...

Vous voilà déjà un peu mieux armés pour gérer par vous-même votre contrat d’assurance-vie et son allocation d’actif. Il ne reste plus qu’une problématique et pas des moindres : comment sélectionner les FCP à placer au sein de votre allocation d’actifs.

En effet, des FCP investis en actions, il en existe des centaines. Et logiquement certains sont plus performants que d’autres selon leurs stratégies. 

Nous verrons donc comment évaluer et choisir un FCP dans le prochain article !

 

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